A propos
Papier Salé
Les papiers salés sont les premières épreuves positives obtenues d’après un négatif papier.
Portrait de Charles Deburau, Adrien Tournachon (Nadar jeune), épreuve sur papier salé, 1854 – 1855. © Musée Carnavalet
Période historique de production et d’utilisation
Héritier du dessin photogénique, le procédé au papier salé est mis au point en 1839 par William Henry Fox Talbot.
Utilisé principalement avec le négatif papier dont il est contemporain, il connaît un grand succès en Europe des années 1840 aux années 1860. A partir de 1850 on ajoute parfois des colles dans le bain de salage afin d’améliorer les contrastes et la définition de l’image ou d’obtenir une grande diversité de tonalités. Les substances les plus couramment utilisées - gélatine, albumine, amidon -, donnent leur nom à ces variantes du procédé initial ordinaire et qu’ils vont progressivement éclipser : papier salé à la gélatine, à l’albumine ou à l’amidon.
Fabrication
La préparation du papier de tirage se fait en deux étapes : le salage et la sensibilisation. Une feuille de papier de fibres de coton sans impuretés est, dans un premier temps, salée par immersion dans une solution de chlorure de sodium (sel de cuisine), puis séchée. Sur cette feuille est ensuite appliquée au pinceau une solution de nitrate d’argent, lequel vient former avec le sel le chlorure d’argent photosensible. En 1847, Louis-Désiré Blanquart-Évrard améliore notablement le procédé en sensibilisant la feuille de papier salée par flottaison sur la solution de nitrate d’argent, ce qui permet d’obtenir une distribution plus uniforme des sels d’argent à la surface du papier.
Une fois bien séchée, la feuille photosensible doit être rapidement tirée par noircissement direct (voir notice Mode de formation des images argentiques et numériques). Les rayons les plus énergétiques de la lumière (ultraviolets) décomposent le chlorure d’argent en argent métallique, de couleur brune-orangée. L’épreuve est fixée dans une solution de thiosulfate de sodium qui dissout les sels sensibles non insolés, lavée, puis virée dans une solution de sels d’or qui refroidit la teinte naturellement chaude de l’image, lui donnant une couleur allant du brun chaud au sépia ou au noir selon la recette utilisée, et la stabilise chimiquement.
© ARCP / Mairie de Paris, 2023
© ARCP / Mairie de Paris, 2023
Crédits
Glossaire visuel des procédés photographiques © ARCP / Mairie de Paris, 2023
Glossaire