A propos
Dessin photogénique
Le dessin photogénique est le premier procédé photographique qui produit une image négative sur papier.
William Henry FOX TALBOT, Feuille de fougère "Fern-Buckler" sud américaine, 28 mars 1839 © ARCP / Mairie de Paris, 2023
Période historique de production et d’utilisation
Inventé et nommé en Angleterre par William Henry Fox Talbot en 1834, il est décrit dès 1835 par ce dernier comme procédé permettant le tirage de positifs multiples, posant ainsi les bases de la photographie « moderne ». Talbot améliorera son procédé et déposera en 1841 un brevet qu’il nommera « calotype » (voir notice). Le dessin photogénique devient alors obsolète pour être remplacé progressivement par le calotype, plus rapide et beaucoup plus performant pour réaliser les prises de vue.
Fabrication
La sensibilisation du papier est obtenue en deux étapes : une première application d’eau et de sel de cuisine (chlorure de sodium) est suivie d’une imprégnation au pinceau de nitrate d’argent. Le chlorure d’argent formé est un sel peu sensible qui a l’inconvénient de nécessiter des temps de pose relativement longs. Ainsi, les premiers dessins photogéniques sont obtenus par contact avec un objet (végétaux, tissus, dessins ou manuscrits, etc.) selon le principe du photogramme. Plus tard, Talbot expérimentera également sur le même support sensible des prises de vue dans la chambre noire (camera obscura) pour obtenir des natures mortes ou des vues d’architecture, notamment de sa maison de Lacock Abbey.
Détail agrandi x 2 © ARCP / Mairie de Paris, 2023
L’image négative se forme par noircissement direct à la lumière. Elle est ensuite stabilisée dans une solution d’halogénure alcalin (chlorure, bromure ou iodure) avant d’être lavée à l’eau afin d’éliminer les sels sensibles encore présents sur le support. Les teintes lila, brunes et jaunes, générées respectivement par le chlorure de sodium, le bromure de potassium ou l’iodure de potassium, ont tendance à se renforcer dans le temps et rendent l’image peu stable à l’obscurité et encore plus fragile à la lumière. Des dessins photogéniques plus stables furent obtenus après l’introduction du fixage des images au thiosulfate de sodium, mais seulement vers 1840.
Détail agrandi x 8 © ARCP / Mairie de Paris, 2023
Identification
L’image des dessins photogéniques, mate ou semi-mate en fonction du support papier utilisé, est formée dans les fibres mêmes du support (procédé à une couche) qui restent visibles. Le papier est parfois enduit d’un produit translucide à base de cire ou d’huile, afin d’améliorer la netteté du sujet sur l’épreuve positive.
Crédits
Glossaire visuel des procédés photographiques © ARCP / Mairie de Paris, 2023
Glossaire