A propos
Daguerréotype
Le daguerréotype est une photographie positive directe formée sur une plaque de cuivre recouverte d’une fine couche d’argent.
Victor Hugo de profil à Jersey, avant le 22 avril 1853 © ARCP / Mairie de Paris, 2023
Période historique de production et d’utilisation
Procédé fondateur de la pratique photographique, le daguerréotype est inventé en 1837 par Louis Jacques Mandé Daguerre à la suite de recherches menées conjointement avec Nicéphore Niépce.
Grand succès commercial, le daguerréotype se diffuse partout dans le monde à partir de 1839 et jusqu’au début des années 1850, date à laquelle il commence à être supplanté en France par le système négatif au collodion – positif sur papier albuminé et par l’ambrotype. Après de longues décennies d’oubli, des photographes ont redécouvert la pratique du daguerréotype à partir de 1971, parmi eux : Irving Pobboravsky, Patrick Bailly-Maître-Grand, Grant Romer, Jérôme Monnier, etc.
Fabrication
La fabrication d’un daguerréotype, longue et minutieuse, procède de plusieurs étapes : le photographe achète ses plaques de cuivre préalablement argentées par galvanoplastie. Après un polissage minutieux de la couche d’argent, il sensibilise la plaque aux vapeurs d’iode ou/et de brome. L’exposition de la plaque doit alors intervenir juste après, pour un temps allant de quelques minutes à quelques secondes, en fonction des conditions de lumière et de l’ajout éventuel de produits accélérateurs. Le développement de l’image latente s’effectue ensuite aux vapeurs chaudes de mercure. La plaque est fixée au thiosulfate de sodium, puis rincée avant d’être éventuellement virée à l’or, lavée et séchée.
Détail agrandi x 2 © ARCP / Mairie de Paris, 2023
Détail agrandi x 8 © ARCP / Mairie de Paris, 2023
Identification
En raison de l’extrême fragilité physique et chimique de l’image, les daguerréotypistes ont dès l’origine protégé leurs photographies en les plaçant sous verre, dans des cadres ou des écrins décorés inspirés de ceux utilisés auparavant pour les miniatures. Ce sont des éléments importants de l’authentification et de la datation des œuvres. Le fait de pouvoir observer l’image en positif et négatif est un autre indice important d’identification.
Altération et conservation
L’image daguerrienne se ternit facilement par ses bords extérieurs avec une altération en forme de cercle qui peut présenter des couleurs irisées, quand le système d’encadrement ou de montage a perdu son herméticité et laisse pénétrer l’oxygène, l’humidité et les polluants de l’air ambiant. Le daguerréotype et son montage forment cependant un ensemble cohérent matériel et historique et il faut essayer de le conserver, même si ce dernier n’est plus efficace.
Crédits
Glossaire visuel des procédés photographiques © ARCP / Mairie de Paris, 2023
Glossaire