Ferrotype

A propos


Procédé photographique monochrome, un ferrotype est un positif direct sur plaque de métal peinte en noir.

Anonymous, [Portrait of a couple], circa 1855

Période historique de production et d’utilisation


Si le procédé est présenté pour la première fois en France par Adolphe Martin en 1853, de nombreux autres brevets sont déposés par la suite en Angleterre et aux États-Unis. C’est d’ailleurs outre-Atlantique que la ferrotypie connaît son essor le plus marqué, de la Guerre de Sécession au début du xxème siècle, sous le vocable « melainotype » ou « tintype ». Procédé rapide et bon marché, il y est popularisé par les photographes ambulants.

Fabrication


La fabrication d’un ferrotype est identique à celle de l’ambrotype. Seul le support diffère, la plaque de fer ou de laiton se substituant à la plaque de verre, très fragile. Une fine plaque de métal d’environ 0,15 mm d’épaisseur est recouverte d’un vernis noir constitué de bitume de Judée et de noir de carbone, puis insolubilisée à la lumière du jour. Elle est ensuite enduite de collodion, puis sensibilisée dans une solution de nitrate d’argent. Après la prise de vue, la plaque est développée dans un bain chimique, puis rincée à l’eau dès que l’image apparaît. L’image est enfin fixée, rincée et parfois rehaussée de couleurs avec des pigments avant d’être vernie. Au xxème siècle, la couche de collodion est remplacée par une émulsion au gélatino-bromure d’argent.

Les photographies obtenues sont généralement de petits formats, comme la « carte de visite » (sixième ou neuvième de plaque), le « portrait-bijou » (2,5 × 3 cm) ou encore le « timbre-poste » (1,2 × 2,5 cm). Les ferrotypes pleines plaques (16,2 × 21,6 cm) et les vues de paysages sont quant à eux très rares.

Détail agrandi x 2 © ARCP / Mairie de Paris, 2023

Détail agrandi x 8 © ARCP / Mairie de Paris, 2023

Identification


Les ferrotypes peuvent être présentés dans des montages en papier avec ouverture rectangulaire ou ovale pour pouvoir être glissés dans des albums ou, plus rarement, montés dans des écrins « américains » (boîte à deux battants avec charnière), enchâssés sous verre.

Ce type de présentation, hérité des daguerréotypes et des ambrotypes, rend parfois difficile l’identification entre ambrotypes et ferrotypes. Lorsque les ferrotypes ne sont pas protégés, ils sont reconnaissables à leur support métallique.
La tonalité des images est le plus souvent dans les crèmes ou brun-chocolat, puis dans des tonalités plus froides avec l’emploi de l’émulsion gélatino-argentique.

Altération


Les altérations caractéristiques des ferrotypes sont la déformation du métal ou à l’apparition de rouille entre le support et l’image, qui peut provoquer des soulèvements et des écailles. Le vernis peut brunir et se craqueler sous l’action de la lumière.

Crédits


Glossaire visuel des procédés photographiques © ARCP / Mairie de Paris, 2023

Glossaire


Ambrotype

Aristotype

Autochrome

Cyanotype

Daguerréotype

Dessin Photogénique

Ferrotype

Impression Jet D’encre Pigmentaire