Négatif Sur Papier

A propos


Un négatif sur papier est une image négative obtenue sur une feuille de papier rendue sensible à la lumière, exposée dans une chambre photographique. 

© ARCP / Mairie de Paris, 2023

Période historique de production et d’utilisation


Suivant de très près celle du daguerréotype, son invention introduit pour la première fois le système « négatif-positif », qui permet la réalisation de tirages multiples à partir d’une même matrice négative, tout comme pour les estampes. De cette similitude entre estampe et photographie sur papier surgit un vocabulaire emprunté au monde des arts graphiques, qui sera naturellement adopté par la communauté photographique (épreuve, tirage, cliché, etc.).

Il existe différentes techniques regroupées sous le vocable « négatif sur papier », souvent difficiles à différencier les unes des autres, qui sont toutes des variantes du procédé calotype, inventé par William Henry Fox Talbot en 1834 et breveté en 1841, à la suite de sa découverte du dessin photogénique.

Le négatif sur papier est pratiqué dans les années 1840 et 1850, d’abord en Angleterre, sa terre d’invention, avant de gagner la France dès la fin des années 1840. Les nombreux brevets auxquels le négatif papier est soumis représentent un obstacle au développement commercial du calotype en France. Cependant les nombreuses améliorations qui lui seront apportées, ainsi que la libération des brevets en 1852, lui permettront de connaître un succès notable, particulièrement auprès d’amateurs et d’artistes, tels qu’en France Charles Nègre, Henri Le Secq, Charles Marville ou Gustave Le Gray.

Ses praticiens se regroupent en cercles et sociétés de photographie : Calotype Society en Angleterre, cercle autour de Robert Adamson en Écosse, École romaine de photographie (groupe du Caffè Greco) et en France au sein de la Manufacture de Sèvres ou de la Société héliographique. Peu adapté à la réalisation de portraits, il est plutôt apprécié pour la pratique de la photographie en extérieur, de voyage ou la nature morte.

© ARCP / Mairie de Paris, 2023

Les améliorations apportées au négatif sur papier humide par Louis Désiré Blanquart-Évrard permettent au calotype de s’implanter en France dès 1847, libérant le procédé Talbot de son brevet et facilitant sa mise en œuvre. Les manipulations du papier lors de sa préparation à l’exposition sont en effet réduites, le temps d’exposition raccourci et le rendu de l’image amélioré. L’expérimentateur lillois mettra au point plusieurs autres variantes de négatifs sur papier, à base de papier à l’albumine, au sérum ou au petit-lait.

Le principe d’utiliser le papier comme support primaire de la prise de vue a néanmoins été repris à la fin du xixème. par George Eastman pour ses premiers appareils Kodak, inventant les premières pellicules (support souple de vues négatives à faire défiler dans la caméra). Ce principe est également repris dans la pratique plus contemporaine du sténopé, où le papier constitue le support de la prise de vue. Les négatifs papier Kodak et sténopé utilisent le procédé gélatinobromure d’argent.

© ARCP / Mairie de Paris, 2023

Fabrication


Le calotype se fabrique de la manière suivante : une feuille de papier de bonne qualité est enduite au pinceau d’une solution aqueuse de nitrate d’argent, puis séchée. Elle est ensuite plongée quelques minutes dans une solution d’iodure de potassium, permettant une première sensibilisation par la formation d’iodure d’argent. A nouveau séché - cette fois-ci à l’abri de la lumière -, le papier est sensibilisé par l’application d’une solution de « gallo-nitrate d’argent », composée de nitrate d’argent, d’acide gallique et d’acide acétique. Après rinçage, cette feuille doit être rapidement placée dans la chambre noire, sèche ou humide, pour la prise de vue. 

L’exposition permet d’obtenir une image latente, à peine visible à l’œil nu, qui est ensuite révélée par développement dans une solution de gallo-nitrate d’argent. L’image développée est ensuite stabilisée dans un bain de bromure de potassium, qui sera progressivement remplacé au cours de la première moitié des années 1840 par du thiosulfate de sodium, dit « hyposulfite de soude » à l’époque. Le négatif ainsi obtenu est parfois enduit de cire afin d’en renforcer la transparence en vue du tirage. Jusque dans les années 1850, le tirage de l’épreuve positive se fait par contact avec une feuille de papier salé, dans un châssis-presse exposé à la lumière (voir procédé calotype).

© ARCP / Mairie de Paris, 2023

© ARCP / Mairie de Paris, 2023

Crédits


Glossaire visuel des procédés photographiques © ARCP / Mairie de Paris, 2023

Glossaire


Ambrotype

Aristotype

Autochrome

Cyanotype

Daguerréotype

Dessin Photogénique

Ferrotype

Impression Jet D’encre Pigmentaire