A propos
Montage des photographies contemporaines de grand format
Stéphane Couturier (né en 1957), « Jardin des Tuileries - Paris 1 – 1998 » 1998, 1/5, Epreuve couleur à destruction de colorants (Cibachrome/Ilfochrome) sous Diasec contrecollé sur aluminium, 160 x 125 cm, Fonds municipal d’art contemporain de la Ville de Paris (FAC). © Stéphane Couturier / FAC / Roger-Viollet
Période historique de production et d’utilisation
Un des aspects de la photographie contemporaine est la récurrence des grands formats. L’exposition et le montage de ces photographies représentent une difficulté technique : il s’agit d’assurer à la fois la planéité de l’image, sa sécurité et sa maniabilité en maîtrisant le poids du dispositif. La présentation classique sous « passe-partout » est inopérante, autant du point de vue esthétique que pratique, pour les formats dépassant 80 x 120 cm.
Une solution efficace consiste à contrecoller en plein les photographies sur un support plan, léger et rigide. Les supports les plus utilisés sont l’aluminium, le poly-méthacrylate de méthyle ou PMMA (exemple : Plexiglas®), le poly-chlorure de vinyle ou PVC expansé (ex. : Forex®), le composite aluminium-polyéthylène (ex. : Dibond®), le composite aluminium-polyuréthane (ex. : Kapafix®). Le contrecollage est réalisé avec un adhésif double-face acrylique par laminage en atelier spécialisé. Il a l’inconvénient d’être irréversible. Plusieurs dispositifs d’accrochage sont possibles : encadrement (avec ou sans vitre, caisse américaine, etc.) ou simple pose d’un châssis au verso du montage. Cette dernière option est souvent privilégiée car elle permet de réduire la visibilité des éléments de montage.
Le terme anglais de face-mounting peut se traduire par « montage en plein par la face sur PMMA ». Il décrit les photographies montées sous licence Diasec® et celles montées selon un procédé similaire sans licence.
Le cadre standard est constitué de baguettes avec des profils venant recouvrir les bords de l’œuvre. Il comprend une vitre de protection. Les baguettes de la caisse américaine ne viennent pas recouvrir l’œuvre. Un espacement de quelques centimètres est laissé entre les bords du cadre et l’œuvre, qui est montée sur un support plan rigide (en anglais : « floater frame »).
LE MONTAGE DIASEC®
Le Diasec® est un procédé de montage commercial qui possède une esthétique propre. Il a été breveté en Suisse en 1972 et est depuis cette date soumis à licence d’exploitation. Le principe consiste à coller une plaque transparente de protection directement sur l’image. Le verso peut être protégé par contrecollage tel que décrit précédemment.
Fabrication
L’adhésion par le côté image a une incidence sur le rendu visuel de l’œuvre en accroissant le contraste et la saturation des couleurs à la façon d’un vernis. L’effet est accentué par l’aspect de surface brillant du PMMA (il est également possible d’utiliser un matériau mat qui devient alors translucide). Les photographies montées selon ce procédé sont très répandues dans les collections de photographies contemporaines.
Le brevet porte sur le collage lui-même, à réaliser avec un adhésif (primaire) siliconé. La plaque de montage transparente couramment utilisée est le PMMA. De coût réduit et facile de mise en œuvre, il possède d’excellentes qualités optiques et peut être traité anti-UV et anti-reflets. Il possède en outre une faible densité et une bonne résistance aux chocs mécaniques.
Du fait de l’irréversibilité du collage, la surface du montage PMMA devient celle de l’œuvre.
Outre de rares occurrences de défauts d’adhésion (décollements locaux), les problèmes de conservation sont surtout d’ordre mécanique, le PMMA étant très sensible aux abrasions.
Crédits
Glossaire visuel des procédés photographiques © ARCP / Mairie de Paris, 2023
Glossaire