Procédés Gélatino-Argentiques À Developpement

A propos


Renger-Patzsch Albert, Nature morte aux cerises, Collection Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris

Négatifs sur verre et sur film au gélatino-bromure d’argent 


A partir de 1871, à la suite des découvertes de R. L. Maddox, sont élaborées les premières émulsions monochromes à développement au gélatino-bromure d’argent. Ces recherches avaient pour objectif de disposer de négatifs utilisables sous forme sèche de façon à pallier l’inconvénient majeur du négatif au collodion humide (voir notice). L’association de la gélatine et du bromure d’argent permet d’exploiter efficacement les possibilités de l’image latente et de disposer d’émulsions ayant le double avantage d’être préparées à l’avance et très sensibles, contrairement aux procédés au collodion sec. Les très grandes possibilités ouvertes par cette technologie et la facilité de mise en œuvre pour les photographes ouvrent immédiatement la possibilité de fabrication industrielle, la commercialisation d’appareils photographiques légers et faciles à transporter comme à utiliser et in fine le développement d’un marché sans précédent d’amateurs et de professionnels.

Au négatif gélatino-bromure d’argent sur verre, commercialisé jusque dans les années 1950, va rapidement être associé, puis supplanté, par les négatifs sur support plastique (voir notices).

Épreuves sur papier au gélatino-chlorure d’argent 


L’utilisation de la technologie gélatino-argentique à développement dans le domaine du tirage d’un positif ne débutera qu’à partir des années 1880, du fait de l’habitude des photographes de recourir aux papiers à noircissement direct (papier albuminé, aristotypes) qui leur donnait toute satisfaction. Les premiers papiers à développement utilisent le chlorure d’argent (Eder et Pizzighelli, 1881) et sont préparés en usine sur papier baryté. De sensibilité encore réduite, ils n’autorisent pas l’agrandissement et sont tirés par contact à la lumière du gaz de ville en lieu et place de la lumière solaire des papiers à noircissement direct, d’où leur appellation gaslight.

Les tons de l’épreuve développée chimiquement, naturellement noirs, peuvent être modifiés en fonction de la nature du révélateur ou par virage. Le virage le plus populaire à partir des années 1910 est le virage sépia (virage au soufre), procurant une tonalité brune et une grande stabilité à l’image argentique.

L’avantage du procédé est lié à la grande finesse de rendu dans les demi-teintes et à l’excellente résolution de l’image qui en découle. Les noms commerciaux les plus fréquents sont les papiers Velox® de Kodak (très souvent utilisés dans la photographie sur carte postale) ou les papiers Ridax® de Gevaert. Ce type de technologie est souvent associée à une production de qualité soit professionnelle dans le cadre de studios de portraits, soit à une production d’amateurs liée au développement du tourisme bourgeois au début du xxème siècle. Ce procédé coexiste avec le papier gélatino-bromure d’argent, plus sensible, mais qui s’éteint progressivement dans les années 1950 avec la généralisation de la pratique de l’agrandissement.

Épreuves sur papier au gélatino-bromure d’argent


Les sels d’halogénure de bromure d’argent sont particulièrement photosensibles et autorisent l’agrandissement, contrairement au chlorure d’argent. Cette pratique néanmoins ne s’installe que progressivement au cours du xxème siècle. Le papier gélatino-bromure d’argent va progressivement s’imposer à la suite de la réduction des formats et notamment de l’apparition du 24x36 mm proposé avec les appareils Leica (1925), pour finir par remplacer tout à fait les papiers gaslight à partir des années 1950.

Les tirages au gélatino-bromure d’argent furent d’abord réalisés sur des papiers barytés, de textures et d’aspects divers (brillants, satinés, mats, teintés etc.). Au cours des années 1950 des azurants optiques, identifiables par la fluorescence bleutée observée sous une lampe à rayons ultra-violets, furent introduits dans les supports afin d’accroître leur éclat et leur blancheur.

À partir de la fin des années 1960 les fabricants produisirent des papiers plastifiés RC (resin coated ou PE en Europe pour polyéthylène), afin de réduire les temps de traitement et de séchage et d’autoriser la mécanisation en machine. Le support papier est recouvert de couches de polyéthylène, la couche portant l’image étant chargée de pigment blanc (dioxyde de titane) à l’instar de la couche de baryte. 

Altération et conservation 


La stabilité des procédés à développement est globalement meilleure que celle des procédés positifs à noircissement direct vis-à-vis des conditions climatiques, des polluants ou de la lumière. Cette particularité est due à la structure microscopique de l’argent, qui forme des amas de grande taille relativement résistants aux agents extérieurs de dégradation. Leur fragilité principale réside dans le caractère hygroscopique du liant de gélatine, l’eau pouvant fragiliser la couche image et y véhiculer les polluants (apparition de miroir d’argent). Un traitement en laboratoire défectueux (fixateur usagé, temps de lavage insuffisant) peut provoquer une sulfuration partielle ou totale de l’épreuve.

Les premiers papiers RC présentaient des problèmes de stabilité (jaunissement, craquelures).

Crédits


Glossaire visuel des procédés photographiques © ARCP / Mairie de Paris, 2023

Glossaire


Ambrotype

Aristotype

Autochrome

Cyanotype

Daguerréotype

Dessin Photogénique

Ferrotype

Impression Jet D’encre Pigmentaire