A propos
Procédé Fresson En Quadrichromie
Le procédé Fresson en quadrichromie fait partie de la famille des procédés pigmentaires.
Bernard Faucon, L'enterrement des jouets, 1980. Collection Musée d'art moderne de la Ville de Paris
Période historique de production et d’utilisation
Ce procédé en couleurs est directement issu du procédé monochrome « charbon-satin », mis au point en 1899 par Théodore-Henri Fresson. Il est adapté au tirage d’épreuves en couleurs en 1950 par son fils Pierre, puis son petit-fils Michel. Son arrière petit-fils Jean-François Fresson le pratique encore aujourd’hui dans l’atelier familial situé à Savigny-sur-Orge.
Fabrication
Ce procédé est constitué de quatre couches de gélatine bichromatée contenant des pigments naturels ou synthétiques cyan, jaune, magenta et noir, appliquées successivement sur le support en papier. Il s’agit d’un procédé pigmentaire direct, c’est-à-dire sans transfert des couches images sur un support récepteur. Si les secrets de fabrication de la quadrichromie Fresson perdurent, les principales étapes de réalisation sont décrites par l’atelier.
Le support en papier subit quatre cycles successifs de couchage-exposition-dépouillement, un par couleur. Le couchage de la gélatine pigmentée et sensibilisée est réalisé à l’aide d’une machine spécifique inventée par Théodore-Henri Fresson. L’exposition est réalisée sous agrandisseur, fait notable pour un procédé pigmentaire (format maximal : 62 × 92 cm). Le colloïde bichromaté est rendu insoluble à proportion de la quantité de lumière reçue. Lors du dépouillement, les zones non exposées sont éliminées par solubilisation dans l’eau chaude. Une couche de gélatine séparatrice est appliquée entre chaque couche pigmentée. L’épreuve est ensuite lavée pour éliminer toute trace résiduelle de bichromate, puis séchée à l’air et sous presse chauffante. Les repiques sont réalisées avant l’application d’une couche de gélatine de finition et de protection.
Altération et conservation
Les épreuves Fresson sont réputées pour leur excellente stabilité à la lumière, qualité qui explique la préférence des photographes professionnels des années 1980-1990 pour le recours à ce procédé plutôt qu’à celui à développement chromogène. Les altérations rencontrées sont essentiellement de nature mécanique et dépendent des conditions climatiques de stockage et des conditions de manipulation qui, mauvaises, peuvent provoquer abrasions ou craquèlement des couches.
Crédits
Glossaire visuel des procédés photographiques © ARCP / Mairie de Paris, 2023
Glossaire