NÉGATIF SUR VERRE AU COLLODION

A propos


Le négatif sur verre au collodion est une photographie négative monochrome sur verre. 

Lampadaire, Charles Marville, négatif sur verre au collodion, vers 1860, Bibliothèque historique de la Ville de Paris. Prise de vue en lumière réfléchie, côté émulsion. © ARCP / Mairie de Paris / Jean-Philippe Boiteux, 2014

Période historique de production et d’utilisation


Décrit en 1850 par le français Gustave Le Gray et en 1851 par l’anglais Frederick Scott Archer et il est couramment utilisé jusque dans les années 1880 et constitue le procédé négatif dominant jusqu’à cette date.
Il ne s'agit pas du premier procédé de négatif utilisant le verre comme support. En effet Claude Félix Abel Niépce de Saint-Victor (cousin de l’inventeur Joseph Nicéphore Niépce) met au point, en 1847, le premier procédé sur verre praticable, le négatif sur verre à l’albumine. Niépce de Saint-Victor recourt au verre comme support de la matrice négative car ce matériau, minéral et transparent, permet d’isoler l’image photographique de son substrat, accroissant notablement la définition de l’épreuve positive. Le procédé à l’albumine, d’une définition excellente, impose en revanche de très longs temps de prise de vue, raison pour laquelle il est vite éclipsé par le procédé au collodion, plus sensible.

Fabrication


La plaque de verre servant de support est préalablement découpée au format souhaité et minutieusement nettoyée. Le collodion, obtenu par dissolution de nitrate de cellulose dans l’alcool et l’éther et auquel sont ajoutés les halogénures (iodure de potassium), est coulé uniformément sur le verre. Avant séchage complet, la plaque collodionnée est sensibilisée par immersion dans une solution de nitrate d’argent, puis immédiatement exposée à l’état humide dans la chambre photographique. L’image latente obtenue est immédiatement développée dans une solution de sulfate de fer ammoniacal ou de pyrogallol. L’image est fixée dans une solution de cyanure de potassium ou de thiosulfate de sodium, puis lavée. La plaque séchée est généralement vernie pour protéger la couche de collodion des abrasions et éviter l’apparition de ternissures de l’argent. Afin d’améliorer le rendu des épreuves, les photographes interviennent fréquemment sur les négatifs : les portraits sont retouchés au crayon graphite et les ciels des paysages sont masqués à l’aide de papier ou de peinture à la gouache de couleur inactinique.

Ce procédé a l’avantage d’être relativement rapide, autorisant des prises de vue en moins de trois secondes. Il a en revanche l’inconvénient majeur de devoir être employé à l’état humide, car le collodion une fois séché devient imperméable aux produits aqueux de laboratoire (révélateur et fixateur). Le photographe est donc contraint à exposer et développer son négatif immédiatement après sa fabrication, l’obligeant à avoir son laboratoire de traitement sur les lieux mêmes de la prise de vue. Des recherches sont rapidement conduites pour pallier cette difficulté. Dès 1853, Marc-Antoine Gaudin introduit l’usage de substances hygroscopiques (sucre, miel, glycérine) qui permettent de maintenir une certaine humidité au sein du liant de collodion, autorisant la préparation des plaques à l’avance et leur utilisation en décalé. Taupenot propose son procédé au « collodion sec » en 1855 et le docteur Hill Norris commercialise en 1856 en Angleterre les premières plaques prêtes à l’emploi. Néanmoins, les procédés « au collodion sec » resteront moins fréquents et réservés à la photographie de paysage, car leur sensibilité est nettement inférieure à celle du collodion humide.

© ARCP / Mairie de Paris / Jean-Philippe Boiteux, 2014

© ARCP / Mairie de Paris / Jean-Philippe Boiteux, 2014

Crédits


Glossaire visuel des procédés photographiques © ARCP / Mairie de Paris, 2023

Glossaire


Ambrotype

Aristotype

Autochrome

Cyanotype

Daguerréotype

Dessin Photogénique

Ferrotype

Impression Jet D’encre Pigmentaire