A propos
Mode de formation des images argentiques et numériques
Les images photographiques actuelles peuvent être de nature analogique ou de nature numérique. La formation des images analogiques repose sur le principe du noircissement à la lumière de composés photosensibles (argentiques ou non argentiques) appliqués sur un support. L’image obtenue peut être négative ou positive. Les tirages argentiques sont obtenus soit par noircissement direct à la lumière, soit par développement d’une image latente.
Tirage à l’huile (oléotypie) sur papier aquarelle d’après négatif numérique imprimé jet d’encre sur support polyester © Constance Asseman / 2015
La photographie argentique
La prise de vue peut être réalisée avec ou sans appareil photographique, avec ou sans objectif. Parmi les modes de prise de vue sans appareil ou sans objectif, on peut citer ceux obtenus par contact avec un objet ou un produit chimique (dessin photogénique, photogramme, chimigramme) et ceux obtenus avec un dispositif comme le sténopé.
Négatif
Le négatif est une matrice qui sert à tirer des images positives. Les valeurs droite/gauche sont inversées par rapport au sujet. Les valeurs claires du négatif correspondent aux valeurs sombres du sujet photographié, et inversement.
Positif direct
Un positif direct est une image formée directement lors de la prise de vue, sur le support sensibilisé, sans recours à un négatif. En ce sens, il s’agit, tout comme le négatif, d’un objet unique et non d’un multiple. Si le daguerréotype ou le ferrotype par exemple sont des positifs directs, l’ambrotype est un faux positif direct : il s’agit d’un négatif sur verre au collodion qui, placé sur un fond noir, voit ses valeurs inversées et devient ainsi positif.
Les tirages à noircissement direct
Les tirages à noircissement direct sont sensibilisés à l’aide d’une solution de chlorure de sodium et de nitrate d’argent en excès. Essentiellement employés au cours du XIXe siècle, ils sont peu sensibles à la lumière et sont donc réservés au tirage par contact : les dimensions des tirages réalisés sont donc identiques à celles du négatif. Leurs tonalités sont chaudes, et les grains constituant l’image sont particulièrement fins. Parmi les procédés à noircissement direct figurent le tirage sur papier salé, sur papier albuminé ainsi que les aristotypes (émulsions au gélatino-chlorure ou au collodio-chlorure d’argent).
Les tirages par développement
Ces procédés sont plus sensibles que les procédés à noircissement direct, et se généralisent à partir de la fin du XIXe siècle. L’image latente produite par l’exposition à la lumière est révélée dans un bain de développement, avant d’être fixée. Les tirages obtenus présentent des tonalités de noir neutre qui peuvent être modifiées par virage. Parmi les procédés argentiques par développement figurent, le tirage à l’iodure d’argent développé (procédé Blanquart-Évrard), les émulsions gélatino-argentiques au chlorure, au chloro-bromure ou au bromure d’argent, les tirages à développement instantané, les procédés à développement chromogène, le tirage à destruction de colorants, et le tirage à transfert de colorants comme le Dye Transfer.
Négatif numérique sur support polyester lumière transmise sur table lumineuse © ARCP/Mairie de Paris, Constance Asseman / 2015
Impression d’un négatif numérique jet d’encre sur support polyester © ARCP/Mairie de Paris, Constance Asseman / 2015
L’image numerique
La prise de vue numérique
Le support traditionnel photochimique est ici remplacé par un composant électronique photosensible capable de convertir la lumière en signal électrique. Ce signal est converti en valeur numérique stockée dans une carte mémoire située dans l’appareil pour constituer le fichier image. Les capteurs placés dans les appareils photographiques numériques sont constitués d’une mosaïque de cellules, appelées photosites, sensibles à l’ensemble du spectre de la lumière visible. L’enregistrement des couleurs, basé sur le principe de la trichromie, est opéré grâce à un réseau de filtres colorés. Ainsi associé à un filtre coloré, chaque photosite ne reçoit l’information que d’une seule couleur primaire, rouge (R), vert (V) ou bleu (B). L’appareil photographique ou un logiciel dédié au traitement des fichiers RAW restitue ensuite les couleurs du sujet photographié par traitement électronique des couleurs enregistrées par chaque groupe de photosites RVB. La surface totale et le nombre de photosites d'un capteur photographique électronique jouent un rôle essentiel dans la qualité de l’image enregistrée. Le pixel, contraction du terme anglais « picture element », est l’unité minimale permettant de mesurer la définition d'une image numérique. C'est aussi l'unité utilisée pour spécifier la définition des capteurs numériques et des écrans d’affichage des images.
Tirages et impressions numériques
Les images numériques peuvent être restituées sur de multiples supports matériels. Il peut s’agir d’une impression numérique réalisée sur des supports variés (papiers, textiles, plaques de métal, etc.) grâce à une imprimante, telle qu’une imprimante jet d’encre ou à sublimation thermique. Il peut également s’agir d’un support photosensible traditionnel, au gélatino-bromure d’argent, à développement chromogène ou à destruction de colorant, exposé par le biais d’un agrandisseur numérique, appelé imageur (Durst Lambda, Océ Lightjet ou Fuji Frontier). On parle alors de tirage numérique. Dans ce cas, les auteurs font fréquemment référence à la marque de l’imageur (tirage Lambda ou tirage Lightjet). Enfin l’image peut être imprimée sur un support transparent pour produire un négatif qui servira à la réalisation de tirages photographiques par contact. Tous les procédés historiques de tirages sont alors utilisables, ce qui permet l’essor actuel de nombreux procédés alternatifs.
Crédits
Glossaire visuel des procédés photographiques © ARCP / Mairie de Paris, 2023
Glossaire