« Museum of disobedience »
Royal College of Art (Royaume-Uni) Master
« Museum of disobedience »
Royal College of Art (Royaume-Uni) Master
Photographie du projet « Museum of disobedience » de Paloma Passetto de Souza
Biographie
Site: https://palomapassetto.com/
Née au Brésil et résidant au Royaume-Uni, Paloma Passetto utilise la photographie argentique en parallèle de différentes pratiques artistiques pour explorer des thématiques sociopolitiques et culturelles liées à l’identité, à l’appartenance et à la résistance politique. Influencée par la théorie décoloniale latino-américaine, elle analyse comment les sociétés façonnées par le projet épistémique et politique occidental de la modernité/colonialité sont affectées par les événements culturels et politiques. Elle étudie comment les communautés marginalisées résistent à cette domination à travers des formes de désobéissance épistémique, utilisant la documentation comme outil de réappropriation et d’émancipation.
Le projet
« Museum of disobedience » est une exploration née d’une recherche approfondie autour de Elephant & Castle, un carrefour essentiel pour les communautés sud-américaines et diasporiques. En tissant des allégories historiques et des mythologies ancestrales, le projet interroge la poétique de la résistance au sein des communautés latino-américaines, à travers les dimensions spatiales et temporelles.
Je cherche à comprendre comment une société façonnée par le projet épistémique et politique occidental de la modernité/colonialité réagit aux événements culturels et politiques, et comment les communautés « autres » y répondent par des pratiques de désobéissance épistémique.
Non loin de Elephant & Castle, le British Museum abrite une collection d’objets précolombiens pillés à travers l’Amérique latine. Ce travail découle d’une réflexion sur le décalage entre la préservation méticuleuse de ces objets et la négligence systémique dont souffrent les communautés immigrées.
Photographie du projet « Museum of disobedience » de Paloma Passetto de Souza
Photographie du projet « Museum of disobedience » de Paloma Passetto de Souza
En puisant dans la désobéissance épistémique, le « Museum of disobedience » explore les pratiques rituelles comme force de rupture, utilisées depuis l’époque coloniale pour réfléchir aux problématiques contemporaines d’oppression culturelle et d’insurrection. Il rend hommage à l’histoire orale, aux traditions populaires, aux coutumes rituelles et au folklore, créant un espace où les savoirs ancestraux survivants sont célébrés en opposition à l’idée canonique de vérité scientifique absolue occidentale.
Le « Museum of disobedience » présente des artefacts issus d’une histoire non officielle, dans un espace spéculatif qui remet en cause l’idée du musée comme machine impériale. Tout y est périssable : les sculptures sont faites de nourriture ou d’argile non cuite, et les photographies sont des anthotypes — une technique d’impression où l’image disparaît progressivement. Rien ne peut être possédé ou conservé. Tout est éphémère, n’existant que dans cette temporalité et cet imaginaire.