Ada Marino

« Visible repairs » 

University of Wales Trinity Saint David (Royaume-Uni) Licence


Biographie


Site: https://adamarino.com

Ada Marino est une artiste visuelle italienne basée au Pays de Galles. Travaillant entre photographie et installation, sa pratique interroge les souvenirs et traumatismes passés de ses sujets, qui refont surface sous une forme de surréalisme cynique. Ses images troublantes cherchent souvent à conceptualiser un effet de répulsion/attraction pour réévaluer les notions de laideur. En tant que femme, mère et activiste visuelle, Marino centre son travail sur les expériences féminines, documentant leur complexité, leur puissance, leur résilience et leur beauté dans les fragments imparfaits de la vie.

Le projet


Ce projet s'inspire d'une recherche menée dans les archives de Ffotogallery, en particulier d'images des vallées galloises et de la présence de migrants italiens ayant ouvert des cafés, des glaciers et des poissonneries.

« Visible Repairs » introduit l'idée du « Rêve gallois », une relecture des idéaux de liberté et d'opportunité souvent associés au « Rêve américain ». Alors que ce dernier met l'accent sur la réussite individuelle, il a aussi engendré une société profondément inégalitaire.

En me replongeant dans mon histoire personnelle, j'ai exploré le parcours migratoire de mon père à travers les lettres qu'il adressait à ma mère. Il a quitté Naples pour Hollywood, en Californie, à la recherche d'opportunités, avant de s'installer finalement au sud du Pays de Galles.

Dylan Thomas disait : « Dieu merci pour les Italiens, le Pays de Galles n’aurait pas été le même sans eux », soulignant combien les différentes cultures ont contribué à façonner le Pays de Galles tel qu’on le connaît aujourd’hui.

Photographie du projet « Visible repairs » d'Ada Marino

Photographie du projet « Visible repairs » d'Ada Marino

Ce projet s'intéresse également aux stéréotypes associés aux femmes galloises, telles que la figure de la « Welsh Mam », connue pour ses rôles dans les services domestiques et la matriarcat. Cette vision restrictive a laissé peu de place à des rôles plus variés pour les femmes. Ces représentations résonnent avec mon propre vécu, influencé par les attentes culturelles galloises et italiennes envers les femmes.

En mêlant des éléments issus de ces deux cultures, ce travail établit des liens entre adaptation, assimilation et intégration des immigrés. Il vise à faire émerger des histoires oubliées.

Au fond, il s'agit de reconquérir une identité et d’embrasser une quête de soi, en montrant comment la culture, le genre et les expériences personnelles façonnent nos trajectoires dans de nouveaux environnements. Ce processus ouvre un dialogue entre passé et présent, nous aidant à réfléchir, guérir et nous affirmer.