« Veins of doubt »
FH Dortmund (Allemagne) Master
« Veins of doubt »
FH Dortmund (Allemagne) Master
Biographie
Instagram: @jr_heinicke
Website: www.jr-heinicke.de
Né en 1991 dans la région de la Ruhr, en Allemagne. Après des études en aménagement du territoire, il a poursuivi un second cursus en photojournalisme à Hanovre. Ses projets se concentrent sur les tensions entre les besoins humains et les capacités de la nature à y répondre. Il se considère dans son travail comme un traducteur de problématiques complexes, souvent scientifiques, cherchant à les rendre accessibles au plus grand nombre.
Le projet
La petite ville de Narsaq, au sud du Groenland, se retrouve prise dans des enjeux géopolitiques : un trésor repose sous les pentes abruptes des fjords environnants, constitué de grandes quantités de terres rares et d’uranium. Ce gisement, l’un des plus importants au monde, a propulsé la région sur le devant de la scène internationale : la Chine a tenté d’acheter la licence d’exploitation auprès des détenteurs, tandis que le président américain Donald Trump a renouvelé sa revendication sur l’ensemble de l’île après l’élection présidentielle de 2024.
Une mine envisagée sur ce site fait débat depuis des décennies, en raison de la forte concentration d’uranium et de thorium dans les roches. À l’origine exploré par le gouvernement danois alors en place comme un potentiel site d’extraction d’uranium, l’intérêt s’est déplacé vers les terres rares dans les années 2000. Le débat autour de cette mine a conduit à un changement de gouvernement après les élections de 2021. Le nouveau gouvernement a instauré une interdiction de l’exploitation de l’uranium, mais pourrait être contraint de l’abandonner, le détenteur de la licence ayant intenté une action contre l’État pour obtenir 11,5 milliards de dollars de dédommagement.
Photographie du projet « Veins of doubt » de Jan Richard Heinicke
Photographie du projet « Veins of doubt » de Jan Richard Heinicke
Ce projet s'intéresse à une région divisée, devenue malgré elle un centre d’attention internationale, dont les habitants sont épuisés par un conflit qui dure depuis des décennies. Le projet aborde des thématiques telles que le colonialisme, l’extractivisme et la géopolitique, qui s’entrechoquent dans la petite ville de Narsaq. En raison de la complexité du sujet, je repousse les limites de la photographie documentaire traditionnelle : j’utilise ainsi la microscopie électronique à balayage pour explorer des coupes minces de ces « roches politiques », ainsi que l’autoradiographie, dans laquelle la radiation émise par les roches produit des images sur un support photographique.