« Vox victimæ »
Budapest Metropolitan University (Hongrie) Licence
« Vox victimæ »
Budapest Metropolitan University (Hongrie) Licence
Photographie du projet « Vox victimæ » d' Emma Varga
Biographie
Site: https://emmavarga.myportfolio.com/
Je suis une artiste de 21 ans basée à Budapest, en Hongrie. Je poursuis actuellement des études en photographie artistique à la Budapest Metropolitan University (METU), dont je serai diplômée fin juin. À partir de septembre, je continuerai mes études au sein de l’University of the Arts London (UAL), dans le programme Art and Science (Master). Je m’intéresse actuellement aux frontières entre art et science, et aux approches interdisciplinaires qui traversent la majorité de mes travaux récents. Je me passionne particulièrement pour les microscopes, que j’explore comme outils alternatifs de création d’images.
Le projet
Comment un être vivant devient-il une victime ? À quel moment nous sommes-nous détachés de la vie au point de construire des systèmes pour décider qui mérite de vivre ? Que devient celui qui ne le mérite pas ? Que devient-on quand on ne le mérite plus ? Qui choisit, classe, décide et qui leur en a donné le pouvoir ?
Le sacrifice était à l’origine un acte sacré ; aujourd’hui, nous faisons des sacrifices, nous devenons des victimes sur l’autel du pouvoir, des idéologies politiques et du progrès scientifique, à la place des dieux. Quel corps devient un outil, un sacrifice, et lequel reste protégé ? Que se passe-t-il lorsque nous ne défendons plus la vie, mais le système ? Qui décide de ce qu’est la vie ou non ?
« L’homme est l’animal le plus cruel. » écrit Nietzsche. Mais est-ce réellement l’animal qui est cruel, ou bien l’homme, qui construit des systèmes autour de la cruauté ?
Ce sont ces questions que j’explore dans mon travail, en particulier celle de la manière dont un être vivant devient une victime. Le sacrifice remonte aux origines de l’humanité, mais il est toujours présent aujourd’hui. Simplement, nous ne sacrifions plus dans des lieux sacrés, mais sur l’autel des systèmes politiques, des idéologies et du pouvoir.
Photographie du projet « Vox victimæ » d' Emma Varga
Photographie du projet « Vox victimæ » d' Emma Varga
Ce travail prend la forme d’un livre photo que j’ai relié moi-même, intitulé VOX VICTIMÆ, soit la voix des victimes. Il se divise en trois parties. Les première et troisième sont plus narratives et liées entre elles. J’ai écrit les textes de ces deux volets : le premier met en scène un rituel fictif de sacrifice ; le troisième, une expérimentation animale (semi-)fictionnelle.
Entre les deux, une section abstraite composée de photos au microscope à contraste de phase montrant l’apoptose (mort cellulaire programmée) de la lignée HeLa et de coupes d’organes et de tissus animaux. Ces images révèlent que, vus au microscope, humains et animaux deviennent indiscernables - faits de la même matière. Dans mon travail, la victimisation s’exprime non seulement à l’échelle des corps, mais aussi à celle des organes et des cellules.