Byron Mohammad Hamzah

Biographie

Instagram: @byronhamzah

Je suis né et j’ai grandi à Kuala Lumpur, en Malaisie. Je poursuis actuellement un Master en photographie documentaire et photojournalisme à l’University of the Arts London. En tant qu’homme gay musulman issu d’un contexte conservateur d’Asie du Sud-Est, je m’intéresse aux problématiques complexes qui touchent les personnes vivant en marge. En 2020, j’ai remporté le Portrait of Britain Prize du British Journal of Photography. J’ai également été finaliste du Taylor Wessing Photo Portrait Prize en 2022. En 2023, mon projet All That Is Left Is Us a été sélectionné parmi les finalistes de ce même prix et exposé à la National Portrait Gallery, à Londres.

Le projet

Dans mon pays natal, la Malaisie, l’apatridie est un problème complexe et persistant, aux implications profondes pour ceux qui en sont affectés. Des critères de citoyenneté iniques ont plongé un nombre incalculable de personnes dans un état d’apatridie, faisant de cette communauté l’un des groupes les plus discriminés de Malaisie. Bien qu’ils soient nés dans le pays, ces individus se voient refuser l’accès aux besoins fondamentaux tels que l’éducation et les soins de santé, ce qui entraîne de nombreux problèmes socio-économiques tels que le sans-abrisme, l’analphabétisme et la toxicomanie. Alors qu’on estime qu’il y aurait au moins 10 000 apatrides en Malaisie occidentale, les chiffres concernant la Malaisie orientale restent inconnus mais seraient supposés bien plus élevés. Le problème est particulièrement aigu dans l’État malaisien oriental du Sabah, où il est aggravé par des facteurs historiques, politiques et migratoires complexes qui rendent sa résolution d’autant plus difficile.

Depuis la fin de l’année 2023, je travaille comme enseignant bénévole pour Borneo Komrad, une ONG qui a pour objectif de fournir une éducation gratuite aux enfants apatrides du Sabah en créant plusieurs écoles libres dans la région. J’étais basé à Semporna, une ville côtière accueillant une importante enclave d’apatrides, notamment issus de la communauté Bajau Laut, un groupe ethnique connu pour ses traditions nomades maritimes.

Photographie du projet « The flower and the wall - the stateless youths of semporna » de Byron Mohammad Hamzah

Photographie du projet « The flower and the wall - the stateless youths of semporna » de Byron Mohammad Hamzah

Pendant mon séjour, mon activité d’enseignement s’est déroulée en parallèle de ma pratique photographique ; je voulais documenter la vie des jeunes apatrides et de leur communauté d’une manière plus empathique et respectueuse. Au fil du temps, ce projet a pris une dimension bien plus significative. À travers l’enthousiasme des jeunes que j’enseignais et en voyant à quel point la photographie les passionnait, j’ai perçu le potentiel d’un engagement plus profond entre les élèves et ma pratique photographique.

Cela a donné lieu à un travail collaboratif entre moi et les élèves. Celui-ci comprenait une documentation photographique classique, mais aussi de nombreuses constructions artistiques collaboratives avec les jeunes, telles que l’annotation de leurs pensées et opinions sur des tirages les représentant eux-mêmes ainsi que leur communauté. Malgré l’injustice qu’ils subissent, il est à espérer que le résultat final reflète l’esprit de ces jeunes : coloré, déterminé, plein d’espoir et de fierté.