ELLES X PARIS PHOTO - NOÉMIE GOUDAL 

GALERIE LES FILLES DU CALVAIRE 

“J’essaie de créer, grâce à mes photographies, une plateforme de réflexion, dont le protagoniste sera le spectateur.”

Comment en êtes-vous venue à la photographie ? Vous définissez-vous comme photographe ? 

Dès l’adolescence, j’ai commencé à photographier tout autour de moi. Je n’ai considéré la photographie comme un métier que beaucoup plus tard, alors que j’étais étudiante au Royal College of Art à Londres, dans la section beaux-arts photographie. Je me considère aujourd’hui comme une artiste, car je ne travaille pas qu’avec la photographie, même si cela reste mon outil principal.

Quels sont vos engagements dans votre pratique photographique ? 

Je m’intéresse principalement à l’histoire des sciences et au regard que l’homme a pu porter sur la nature qui l’entoure en fonction du contexte scientifique, social ou religieux. À travers mes recherches, je déconstruis la manière dont j’appréhende un paysage pour le reconstruire différemment, mes recherches m’aident à trouver de nouvelles perspectives, de nouveaux angles d’observation.

J’essaie de créer, grâce à mes photographies, une plateforme de réflexion, dont le protagoniste sera le spectateur. J’essaie de ne donner que certains indices sur le lieu et la géographie, la plupart seront à construire par celui qui regarde l’image. Toute la difficulté est de construire un équilibre entre ce que l’on « dit » et ce qui reste en suspens.

Est-il légitime de parler d’un regard de femme dans la photographie ? Vous sentez-vous concernée ? 

Pour certaines artistes, la question de la femme, de leur corps de femme ou leur position de femme dans la société peut constituer le cœur même de leur recherche. J’aurai toujours un regard de femme, car je ne suis pas un homme, mais mon travail ne porte pas sur ces questionnements et cela ne fait pas partie de mes préoccupations en tant qu’artiste. J’espère que l’on appréciera mon travail, sans se soucier de savoir s’il vient d’un homme ou d’une femme, mais uniquement pour le travail lui-même.

Votre statut de femme a-t-il, ou a-il-eu, une influence sur votre statut d’artiste ? 

Oui, figurer dans le parcours Elles X Paris Photo !

Vivez-vous de votre art ?

Oui, j’ai beaucoup de chance de vivre de la vente de mes photographies, grâce à mes galeries.

Quels sont les auteur(e)s qui vous inspirent ? Parmi eux/elles, y a-t-il des femmes photographes ? 

Les auteur(e)s qui m’inspirent ne travaillent pas forcément avec la photographie, je pense à James Turell, Christopher Williams, Nancy Holt, Walter de Maria, Anne Teresa de Keersmaeker, Liz Deschenes, Sol Lewitt, Sarah Van der Beek et beaucoup d’autres.

Noémie Goudal © Alexandre Guirkinger

BIO


Noémie Goudal, née en 1984, vit et travaille aujourd’hui à Paris. Diplômée du Royal College of Arts et de la St Martins School de Londres, l’artiste examine le potentiel de l’image dans son ensemble, à travers films, photographies et installations. Son œuvre oscille entre réalité et fiction, et prend la forme d’aménagements de grande envergure dans des espaces naturels. Des créations qui redéfinissent la notion de paysage dans notre société contemporaine. Lauréate du RCA Sustain Award (2010) et du Prix HSBC (2013), Noémie Goudal a présenté son travail lors de nombreuses expositions personnelles, notamment au FOAM à Amsterdam (2015), à la Photographers Gallery de Londres (2015), au BAL à Paris (2016), au Finnish Museum of Photography d’Helsinki (2018) ou encore au musée des Beaux-Arts du Locle, en Suisse (2019).

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