The Forms of Things, The Forms of Skulls, Forms of Love
La Collection
Crédit: Vitas Luckus, Juozas, 1975 - Tatjana Luckienė-Aldag.
Photographies lituaniennes issues des collections de la Bibliothèque nationale de France, du Centre Pompidou et de l’Union des Photographes de Lituanie
Dès la fin des années 1970, alors que la Lituanie est sous domination soviétique depuis trois décennies, plus de 1 600 tirages de 22 photographes ont rejoint les collections de l’actuelle BnF (Bibliothèque nationale de France) via des donations successives de leurs auteurs. Ce fonds, centré sur une génération de photographes principalement actifs dans les années 1960 à 1980, dévoile une scène hautement expressive et des thèmes séculaires, voire métaphysiques : relation panthéiste à la nature et au monde animal, coexistence des générations, angoisse existentielle. Méconnue aujourd’hui du public, l’école de photographie lituanienne a pourtant joui à l’époque d’un grand prestige à travers l’Union soviétique et au-delà, opposant aux diktats du « réalisme socialiste » une représentation sensible et polysémique du réel.
Récemment, le Centre Pompidou a conçu un projet d’acquisition de photographie lituanienne, regroupant des auteurs de la génération suivante (des années 1980 et 1990 essentiellement). En rupture avec leurs aînés, mais toujours en butte à un pouvoir coercitif malgré le « dégel » politique, ceux-ci se distinguent par leur scepticisme, leur retenue ou au contraire leur truculence. L’expérimentation, la performance, la mise en abyme du médium redessinent les contours de la photographie. Des femmes photographes s’affirment.
Ces deux ensembles sont complétés par des tirages de la collection de l’Union des Photographes de Lituanie et par quelques propositions contemporaines. Les souvenirs douloureux du passé récent du pays, réactivés par les crises actuelles, le rapport à la nature, bouleversé à l’heure des enjeux environnementaux globaux, ont modifié les pratiques artistiques et renouvelé le regard des photographes sur un monde qui n’en finit pas d’inquiéter.
Le titre de l’exposition est emprunté à un poème de Mantas Balakauskas (né en 1989).
La collection est à découvrir au 1er étage du Grand Palais dans le salon d’honneur.