Exposition partenaire: Hemeria
Solargraphs. Un art du « non-agir » ou le dépôt du temps.
© Robert Charles Mann / Hemeria
A propos
Il y a 200 ans, un nouveau procédé technique signait l’irruption de la vitesse dans les modes de reproduction du réel. La photographie — « objet anthropologiquement nouveau » dixit Roland Barthes — naissait dans un élan de création d’une société industrielle, urbanisée et démocratisée. En mettant à l'honneur le travail de l’artiste Robert Charles Mann, il nous plaît de rappeler à quel point l’image fixe est liée à notre rapport au temps. Ses Solargraphs sont, tels des momento mori, des images fragmentées du passage du temps dans nos existences (ou l’inverse ?). Réalisées à partir d’appareils photo à sténopé qu’il a lui-même fabriqués et qui lui permettent d’exposer le soleil en continu pendant six mois, d’un solstice à l’autre (ici au Château Miraval), ses images sont une réflexion passionnante sur le présent perpétuel, sur le cycle des saisons, sur le « cœur secret de la nature » cher à Lucrèce. Un hommage à la constante transformation de la matière, et à l’émerveillement comme moteur de la création. Abstractions oniriques qui le rattachent autant aux pictorialistes qu’à la grande tradition de la photographie de paysage, ses œuvres formalisent une volonté de revenir à une pratique minimaliste de la photographie. À rebours de la surabondance d’images liée aux nouvelles technologies du 21e siècle, le photographe a fait le choix du temps long et de la rareté, une philosophie qui nous est chère.
Stand P20
